top of page

Bordeaux : 2 individus mis en cause pour des faits de proxénétisme aggravé auraient organisé la prostitution d’au moins 5 jeunes filles mineures placées en foyer de l’Aide Sociale à l’Enfance

Du 15 au 17 septembre, la Cour criminelle départementale de la Gironde sera chargée d'examiner cette affaire mêlant des faits de proxénétisme aggravé, de détention de stupéfiants et de viol.


Les faits, dévoilés fin 2021, à la suite de plusieurs signalements de la DPEF (Direction de la Protection de l’Enfance et de la Famille) portent sur l’existence d’un réseau de prostitution impliquant des jeunes filles mineures placées en foyer. Une enquête a alors été ouverte par le Parquet de Bordeaux.


Des échanges de messages retrouvés sur leurs téléphones témoigneraient du lien entre ces jeunes filles et des demandes de relations sexuelles tarifées de la part d’un des mis en cause. Ces dernières auraient été mises en relation avec lui par d’autres pensionnaires du foyer. Les victimes, en fugue, se seraient rendues dans son appartement pour consommer des stupéfiants et de l’alcool souvent en échange de relations sexuelles. Il leur proposait, à ces occasions, de se prostituer pour lui. Une fois les jeunes filles recrutées, les rencontres avec les clients se seraient déroulées dans l’appartement du mis en cause, en échange de la moitié des gains rapportés. 


Malgré son placement en détention provisoire à la suite de son interpellation en avril 2022, le jeune homme aurait poursuivi ses activités de proxénétisme en continuant de mettre en relation des victimes et des clients, à distance, depuis sa cellule. 

Le deuxième mis en cause, interpellé en avril 2022, est également accusé d’avoir mis en relation des jeunes filles avec le proxénète présumé, qui lui demandait de “fournir” des filles pour les besoins de ses clients.


Notre analyse : 


Cette affaire illustre, comme dans beaucoup d’autres auxquelles l’ACPE est partie civile, le lien croissant entre stupéfiants et prostitution. Les proxénètes, souvent mêlés à des réseaux de trafic de stupéfiants, tendent à instrumentaliser les dépendances et la consommation de drogue des victimes afin d’accroître leurs emprises sur elles.


Ces faits mettent également en lumière le phénomène de recrutement au sein des foyers de placement. Ces dernières années, la prostitution des mineur.e.s fait face à un accroissement de l’initiation à ces pratiques par des pensionnaires des foyers déjà en situation de prostitution. Les proxénètes ont compris qu’ils pouvaient profiter des particulières vulnérabilités financières et affectives de ces jeunes filles pour alimenter leurs réseaux. Ils n’hésitent pas à tisser des liens, faussement sentimentaux, avec certaines d’entre elles pour les inciter à recruter des jeunes femmes et interviennent, en toute conscience, dans des moments de vulnérabilité accrue lors des fugues, alors que l’adolescente se retrouve isolée. 


L’ACPE s’est constituée partie civile dans cette affaire dans la continuité de sa lutte contre l’expansion de la prostitution des mineur.e.s chez les jeunes placé.e.s dans des foyers de protection de l’enfance.


L’ACPE sera représentée par Me Anastasia PITCHOUGUINA, dans le cadre de son partenariat avec l’Alliance des Avocats pour les Droits de l'Homme (AADH). 


Contacts presse :


ACPE : 01 40 26 91 51 - juridique@acpe-asso.org - www.acpe-asso.org

Me Anastasia PITCHOUGUINA : 06 22 94 06 36 - ap@solaris-avocats.com 



Commentaires


bottom of page