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Novembre 2023 : Un professeur de français devant la cour criminelle de Paris pour une affaire de pédocriminalité d'une ampleur inédite en Asie du Sud-Est

Le 3 novembre 2023 dernier, a débuté le procès d’un professeur de français devant la cour Criminelle de Paris pour viols sur mineurs. Il était également poursuivi pour des agressions sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans et des captations d’images à caractère pédopornographique. Des audiences s'ouvriront pour chacun des pays où les faits ont été commis. Ce premier volet s'ouvrait, en novembre dernier, sur la Malaisie.


Les faits se sont déroulés de 1990 à 2019, période durant laquelle près d’une cinquantaine d’enfants, principalement des garçons âgés de 10 à 17 ans, ont subi des violences sexuelles.

Expatrié sur le continent asiatique depuis 1990, ce n’est qu’en février 2019, alors que l’intéressé se trouvait sur le territoire thaïlandais, qu’il a été arrêté par les autorités locales après avoir été surpris dans une chambre d'hôtel en compagnie de deux mineurs âgés de 13 et 14 ans. Malgré l’ouverture d’une commission rogatoire internationale, il a été relâché quelques jours plus tard suite au versement d’une somme d’argent. Le 26 mars 2019, il a pris la fuite et a rejoint la France où il a été interpellé à Besançon. 

Si le professeur est accusé de viols sur plus d’une cinquantaine d’enfants, faits qui se seraient déroulés en Malaisie, Thaïlande, Singapour, Philippines, Inde et Sri Lanka, de nombreuses victimes potentielles restent cependant non identifiées. 


Selon Armelle Le Bigot-Macaux, présidente de l’ACPE :

“La multiplication des facteurs de vulnérabilité de ces enfants, tant du fait de leur jeune âge que de leur grande précarité; et le constat amer de la recherche active de ces vulnérabilités par les prédateurs; doivent nous alerter sur l’urgence de la prévention auprès des publics vulnérables. On constate dans cette affaire la mise en œuvre de la loi sur l’extra-territorialité, pour laquelle l’ACPE s’est battue, et on peut se réjouir que la lutte contre les violences sexuelles commises sur les enfants puisse se poursuivre en France pour des faits commis à l’étranger.”


C’est cette particulière gravité au regard de la période des faits présumés, du nombre de victimes potentielles, et de la profession du mis en cause, qui a conduit l’ACPE à se constituer partie civile dans cette affaire, réaffirmant ainsi sa mission de lutte contre les violences sexuelles impliquant des mineurs. L’ACPE était représentée par Me Delacarte dans le cadre de son partenariat avec l’Alliance des Avocats pour les Droits de l’Homme. 


L’intéressé a été condamné à vingt ans de réclusion accompagné d'une période de sûreté de deux tiers de la peine prononcée. Il lui est également interdit d'exercer des activités avec des mineurs et de publier les ouvrages en lien avec les crimes commis. Enfin, le condamné devra obligatoirement faire la demande d'une autorisation préalable avant tout séjour à l'étranger.


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